Pathologies visuelles
La cécité et la malvoyance se déclinent sous différentes pathologies visuelles, précisées ci-après.
La Cécité
La cécité est l'absence de vision ; étant donné les multiples composantes de la vision, il existe différents types de cécité. On peut parler ainsi de :
Cécité clinique : cécité complète par mise hors d'état de fonctionnement de l'organe visuel
Cécité pratique : cécité incomplète obligeant le sujet à agir comme un aveugle
Cécité légale : qui est le degré d'atteinte visuelle qui autorise, dans un pays donné, un individu à recevoir une aide
Cécité professionnelle ou quasi-cécité ou cécité économique qui exige une formation particulière pour l'apprentissage d'un métier
Cécité sociale : qui empêche tout travail nécessitant l'emploi de la vue et qui requiert une tierce personne lors des déplacements.
En France, une personne aveugle est réglementairement une personne dont l'acuité visuelle du meilleur œil après correction est inférieure ou égale à 1/20e. Cette personne a droit à une carte d'invalidité sur laquelle on appose la mention "étoile verte". On remarque que toutes les personnes aveugles ne sont pas comparables, ne serait-ce qu'au plan de l'acuité visuelle. Il y a une grande différence entre le fait de ne plus avoir de perception lumineuse et celui d'avoir encore un certain reste visuel. Ces différences sont encore plus frappantes chez les malvoyants.
La mal voyance
Plusieurs termes sont utilisés pour désigner les personnes malvoyantes : outre malvoyant, on rencontre également amblyope, personne atteinte de basse vision.
En France, sur le plan réglementaire, l'amblyope est une personne dont l'acuité visuelle du meilleur œil après correction est inférieure à 4/10e et supérieure à 1/20e. La mention "canne blanche" est apposée sur la carte d'invalidité si l'acuité visuelle du meilleur œil après correction est inférieure ou égale à 2/10e.
La vision fonctionnelle est définie comme la vision utilisable en pratique. A partir de cette notion de vision fonctionnelle on peut définir avec CORN la personne malvoyante : "une personne ayant une basse vision est celle qui a toujours une vision très détériorée, même après correction, mais qui peut néanmoins accroître sa vision fonctionnelle par l'utilisation d'aides optiques, d'aides non optiques, par des modifications de l'environnement et/ou par la mise en œuvre de techniques spécifiques".
Cette définition montre bien que la malvoyance n'est pas statique, figée par un score d'acuité visuelle, mais dynamique : c'est une mauvaise vision certes, mais une vision que l'on peut essayer de conduire au maximum de ses capacités fonctionnelles en agissant sur tous ces facteurs de la vision que nous avons évoqués, personnels et environnementaux.
Le handicap a des effets et des ressentis différents selon les personnes : aspects physiques, cognitifs, affectifs, sociaux, interpersonnels.
Principales maladies de l’oeil
Le glaucome
Le glaucome chronique est une maladie touchant surtout les adultes après l'âge de 40 ans, mais pouvant également survenir chez l'enfant ou l'adulte jeune. Il est dû à une pression trop élevée à l’intérieur de l’œil, entraînant une destruction lente du nerf optique qui détériore le champ visuel, avec menace de cécité en l'absence de traitement.
La cataracte
Elle peut être congénitale, traumatique ou liée au vieillissement du cristallin. Celui-ci s’opacifie, la vision devient trouble, il y a modification de la perception colorée et photophobie. Le traitement est chirurgical.
La Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age (DMLA)
La personne est confrontée à une perte de vision centrale, elle ne voit pas où elle regarde. Ceci se traduit par des difficultés de lecture et dans la réalisation d’activités nécessitant de la précision. La personne ne devient pas aveugle, elle conserve sa vision périphérique qui lui permet de se déplacer. C’est la première cause de cécité chez les personnes de plus de 50 ans.
La rétinopathie diabétique
Le diabète peut entraîner des lésions de la rétine que l’on regroupe sous le terme de la rétinopathie diabétique. C’est une complication grave du diabète qui provoque une baisse progressive de la vision.
Le décollement de la rétine
Il s’agit d’une séparation des deux couches superficielles de la rétine qui peut être héréditaire ou survenir après un traumatisme, une forte myopie ou un kyste. Les conséquences sont fonction de la zone atteinte.
L'aniridie
Caractérisé par l’absence totale ou partielle de l’iris dans le cadre d’une malformation embryologique des yeux. Ceci engendre une photophobie importante et une basse vision.
Le rétinoblastome
C’est une tumeur cancéreuse de la rétine qui touche les enfants de moins de 5 ans. Le traitement doit être précoce pour tenter de sauvegarder un maximum de vision.
L’albinisme
L'albinisme est une maladie héréditaire qui se caractérise par l’absence de pigments produisant la coloration de la peau et des yeux.Le patient ne supporte pas la lumière du soleil et souffre de photophobie (il craint la lumière, qui l’éblouit).L'acuité visuelle est faible ; L'exposition au soleil est fortement déconseillée ; Les cancers de la peau sont fréquents.
Les troubles neuro visuels
La cécité corticale
La cécité corticale est due à un dommage sévère des voies visuelles cérébrales (le plus souvent du cortex occipital) entraînant une perte complète de la vision. Comme les fibres responsables des réflexes pupillaires se séparent de celles transportant l'information visuelle au niveau des voies optiques, les réflexes pupillaires sont normaux. Une cécité complète et un examen ophtalmologique normal sont caractéristiques de la cécité corticale.
L'agnosie visuelle
Ensemble de perturbations de la fonction perceptuelle affectant l'identification et la reconnaissance des objets, des visages ou de leurs représentations, des formes, des couleurs, et des informations spatiales par le biais de la modalité visuelle et en l'absence de tout déficit de l'acuité visuelle et de détérioration intellectuelle. Elle est habituellement liée à une atteinte occipitale bilatérale.
L’hémianopsie
Diminution ou perte de la vue dans une moitié du champ visuel de l’un ou des deux yeux. Une hémianopsie latérale homonyme touche les deux yeux, du même coté, c’est-à-dire par exemple le coté du nez pour un œil et le coté de la tempe pour l’autre œil.
Dyspraxie visuo-spatiale
Désorganisation de la perception et de l'action. Atteinte de la coordination perceptivo-motrice qui entre dans les perturbations des autres systèmes de la perception. C’est un trouble neuro visuel assez fréquent chez les enfants infirmes moteurs cérébraux, nés prématurément.
Les troubles de la motricité oculaire
Le strabisme
Il peut être convergent, divergent ou vertical. Ce défaut de parallélisme des yeux peut être présent dès la naissance ou n’apparaître qu’après quelques semaines ou quelques mois. Le grand risque du strabisme chez le petit enfant est l’amblyopie fonctionnelle qui touchera l’œil « qui tourne » et qui ainsi ne pourra pas développer sa vision. Il peut aussi être la conséquence d’une paralysie d’un ou de plusieurs muscles oculaires.
Le nystagmus
Il s'agit de mouvements rythmiques involontaires et incontrôlés des globes oculaires le plus souvent horizontaux mais parfois verticaux ou rotatoires. La vision est floue puisque l’image sur la rétine n’est pas fixe.
L’atrophie optique
L'atrophie optique se caractérise par une atteinte dégénérative des fibres qui forment le nerf optique.
Les troubles de la réfraction (qui peuvent être associés aux troubles cités précédemment)
La myopie
L’image d’un objet éloigné se forme en avant de la rétine. C’est souvent dû à un excès de longueur du globe oculaire. La vision est floue de loin, mais bien de très près.
L’hypermétropie
Dans ce cas, à l’inverse de la myopie, le globe oculaire serait trop court. Par conséquent, l’image d’un objet, surtout s’il est proche, se forme en arrière de la rétine.
L’astigmatisme
Il est dû à un défaut de courbure de la cornée sur un axe horizontal, vertical ou oblique. Dans d’autres cas, le cristallin est en cause. Il a pour conséquence une déformation des images.
La presbytie
Le cristallin s’épaissit avec l’âge et devient moins souple. Il perd de son pouvoir d’accommodation, la mise au point en vision rapprochée ne se fait plus ou mal, la vision est floue.